Le paradoxe de l’empathie cognitive & sophrologie
- Isabel Favre
- 4 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 oct.

On parle souvent d’empathie émotionnelle - cette capacité à ressentir ce que vit l’autre.
Mais il existe une autre forme : l’empathie cognitive.
Celle qui empêche de haïr ou de détester complètement l’autre, même quand il a laissé des blessures profondes.
Parce qu’au lieu de juger, tu comprends.
Cette faculté a deux visages :
1 . Dans la vie personnelle :
elle maintient la lucidité, mais laisse la plaie ouverte - avec, au fond, la tristesse.
2 . Dans les métiers du soin :
elle devient une capacité précieuse pour accompagner avec maîtrise… mais au prix d’une fatigue dans l’ombre, qui s’accumule jour après jour.
C’est ce paradoxe que j’explore ici :
Le poids et la puissance de l’empathie cognitive
et comment philosophie, psychologie et sophrologie peuvent aider à ne pas s’y perdre - à préserver l’équilibre émotionnel et l’énergie vitale.
🌱 Dans la vie personnelle
Comprendre, mais porter plus lourd
Tu vois les raisons derrière les actes.
Tu perçois les blessures qui ont façonné l’autre.
Tu sais que rien n’est jamais tout à fait noir, ni tout à fait blanc.
Mais ce don est un fardeau.
La compréhension laisse la plaie ouverte. Elle ne referme rien.
Elle ne peut rien résoudre, ni réparer.
Alors tu pardonnes parfois trop vite. Ou tu restes coincé entre lucidité et blessure.
Cette lucidité use.
Elle demande un effort constant : se décentrer, analyser, tenir ensemble des vérités contradictoires.
Tu portes plus que ta part.
Et c’est la tristesse qui demeure, qui dilue l’énergie vitale.
Comprendre, c’est porter plus lourd.
Une source qui résiste
Et pourtant, au fond, il te reste une source.
Un espace en toi qui reste intact.
Parce que tu n’as pas nourri la haine, une pureté demeure.
Cette source souterraine revient toujours.
C’est peut-être cela qui sauve.
Comprendre n’est pas excuser
Certaines choses trouvent un sens, mais n’effacent ni leur gravité, ni la responsabilité de celui qui les a commises.
Tout n’est pas excusable. Tout n’est pas pardonnable.
C’est la tristesse qui demeure… mais toi, tu restes debout.
C’est là le paradoxe de l’empathie cognitive :
vivre dans la faille.
Ne pas réduire l’autre à son acte, sans se dissoudre dans sa logique.
Porter la lucidité, mais garder intact ce lieu intérieur que rien ne souille.
🩺 Dans les métiers du soin
Dans les métiers du soin et de la relation d’aide, le paradoxe de l’empathie cognitive prend un autre visage.
Ici, il s’agit de l’exposition quotidienne à la souffrance, la détresse, la peur… et parfois à l’agressivité.
Dans cette posture de présence et de maîtrise, comprendre et agir ne se fait jamais sans coût.
Accueillir un patient dans sa maladie, percevoir ses inquiétudes, décoder ce qui n’est pas dit - tout cela mobilise une énergie considérable.
Beaucoup de soignants en font l’expérience : sur le moment, ils tiennent.
Mais une fois seuls, les scènes résonnent encore, parfois jusque dans le sommeil.
Ce n’est pas une effusion immédiate, mais une fatigue lente, dans l'ombre, qui s’installe :
le poids de porter sans relâche.
Beaucoup de soignants l'expriment ainsi :
« Je suis vidé. » « Je fonctionne en mode automatique. »
Cette usure est insidieuse.
Elle n’est pas seulement la fatigue du corps,
mais une lassitude qui touche l’esprit et le cœur.
Responsabilité et limites
C’est là que réside la responsabilité de celui qui vit avec une empathie cognitive : reconnaître que comprendre ne suffit pas.
Poser une limite devient un acte vital - non pas contre l’autre, mais pour préserver son propre élan de vie.
Accueillir, oui. Mais pas tout, pas tout le temps. Apprendre à poser le fardeau.
Car derrière l’apparente maîtrise, l’énergie vitale se consume peu à peu.
Et avec elle, la qualité même de la présence à soi et à l’autre s’érode.
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prévention du burn-out et de la fatigue chronique,
troubles d’anxiété, irritabilité, dépression réactionnelle,
renforcer la confiance en soi et l’énergie vitale,
retrouver sérénité, mieux-être et sécurité intérieure,
maintenir l’équilibre psychocorporel au quotidien.
Comme un rappel intérieur :
🌾 En guise de conclusion
Au fond, le paradoxe de l’empathie cognitive, dans le soin comme dans la vie personnelle, rappelle que nul ne peut tout porter.
Comprendre n’est pas absorber.
Le travail intérieur consiste à accueillir, à respecter ses limites et à préserver en soi cette source intacte qui permet de continuer.
Et c’est là aussi une responsabilité partagée : chacun, à sa manière, contribue.
Le patient par son courage, le soignant par ses compétences et sa qualité de présence, l’entourage par son soutien et son réconfort…
Comme une chaîne où chaque maillon compte.
Faire sa part, rendre ce qui ne nous appartient pas et préserver ce qui nous rend vivants : voilà ce qui permet, ensemble, de tenir debout.
Isabel Favre – Cabinet SophroValais
Publié le 5 octobre 2025
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